Auteur(e) Virginie Olivia
Le food shaming : pourquoi se donner une étiquette? Notre alimentation est un sujet chaud. Pour qui veut s’instruire en la matière, la documentation abonde. Pour qui veut s’affranchir par ses choix alimentaires, les théories fusent de toutes parts. Bien à l’image de notre génération, la nutrition s’offre à la carte. Elle est plus que jamais individualisée, personnalisable, et c’est une bonne chose.
–
–
Aujourd’hui, j’ai décidé de te parler d’une réalité sur laquelle peu mettent des mots… et pourtant! La raison est que je suis moi-même tombée dans ce « piège ». J’ai donc fait mes recherches pour réaliser que ce que je ressentais avait un nom : le food shaming ou la stigmatisation d’une personne par rapport à ce qu’elle met dans son assiette. Je n’étais finalement pas seule. En fait, sais-tu c’est quoi le pire dans cette histoire? Je me suis du food shaming moi-même. La société nous présente une panoplie de régimes, comme s’il fallait absolument en choisir UN : « Voici tes options, coche la case et conforme-toi. » Moi je dis : NON!
–
Si tu me suis sur Instagram, tu as peut-être remarqué que je post différentes recettes, toutes issues de différents courants. Eh oui, je suis infidèle! Parfois je mange végétalien, le repas suivant je suis paléo, et je finis la journée keto! Il n’y a pas si longtemps, je me suis prise à y voir une incohérence. Comme si les gens allaient me juger de ne pas m’en tenir à une seule et même diète, comme si on allait y voir un manque de constance. Wtf? Je pense sincèrement que si en 2018, on se dit ouvert à la diversité, il faudrait commencer à cesser de vouloir se poser une étiquette à tout prix!
–
Selon la tendance (et pas seulement en alimentation), il y a maintenant un nom, une définition, un classement pour absolument tout : vegan, végétarien, paléo, keto, sans gluten, crudivore, and the list goes on. Il y a même un nom pour celui qui demeure indécis ou qui alterne entre les clans : le flexitarien. Ou finalement l’archaïque classique qui mange « un peu de tout » est communément appelé : l’omnivore. Un vrai casse-tête!
–
Cela ajoute au fait que la nutrition est un sujet très controversé. Les études qui tirent des conclusions larges sont souvent financées par les grandes corporations mêmes de qui elles servent les intérêts. Du coup, on ne sait plus qui croire ni quoi manger. De plus, les impacts d’un régime alimentaire ou d’un aliment sont très difficiles à évaluer, puisqu’il est pratiquement impossible d’isoler ce seul facteur chez un individu. C’est le domaine par excellence des zones grises, et les zones grises, ça nous fait peur.
–
Zone grise = incertitude, incertitude = inconnu et inconnu = terrifiant. Pourtant, les zones grises, c’est là où on peut exercer l’ouverture d’esprit. On devrait leur donner leur place plutôt que de chercher à boucher les trous et étendre UNE théorie à la masse. J’ai l’impression d’assister à une course folle où les différents régimes se font la guerre pour mériter la palme d’or. Qui a raison, qui a tort, mon père est plus fort que le tien. J’ai passé au moins 20 ans de ma vie à essayer de fitter dans une catégorie pour finalement comprendre que j’étais en fait « ma propre catégorie ». Je suis bien plus que ce que je mange. Je suis Virginie.
–
Entendre encore des préjugés du genre :
« Les vegans ne boivent que des jus verts et s’habillent avec du linge recyclé. »
« Manger un gros steak, c’est viril; manger une salade, c’est pour les filles. »
« Les shakes de protéines, c’est pour les gars qui font de la muscu au gym. »
–
Really?
–
L’affaire, c’est qu’on a tellement peur d’être différent. On recherche l’approbation, le sentiment d’appartenance, pis c’est normal. On veut sentir qu’on a notre place. Ma question est la suivante : doit-on absolument tout définir et catégoriser chaque aspect de notre vie? On vaut mieux que ça.
–
Associer une certaine façon de manger à un type de personne ou à un sexe est limitatif, réducteur, out! L’alimentation est un choix PERSONNEL qu’il faut respecter. Nous avons toutefois un devoir de conscience en tant que citoyen : 3 fois par jour, nous avons l’opportunité de choisir ce que nous mettons dans notre corps, ce qui a un impact non seulement sur celui-ci, mais aussi sur l’environnement et la collectivité. L’alimentation évolue selon les découvertes scientifiques, mais requiert aussi une adaptation constante au fil des périodes de notre vie.
L’homme n’a pas toujours mangé la même chose dans histoire de l’humanité. L’environnement, les croyances religieuses ou les intolérances sont autant de facteurs qui influencent nos choix. Ainsi, plutôt que de compétitionner les uns avec les autres, on devrait s’attarder à ce qui nous unit. Quand on y pense, il existe beaucoup plus de points communs que de divergences entre les différents régimes.
–
TOUT LE MONDE EST D’ACCORD
–
Voilà les grands principes qui nous unissent!
–
Les légumineuses, le gluten et tout le reste, c’est du sur mesure! Vois ce qui fonctionne pour toi et si tu as des intolérances ou des besoins particuliers, adapte ton régime en conséquence. Et souviens-toi, rien n’est statique dans le temps. Dis oui à la variété, au changement, fais des expériences et fonce!
–
Référence
Dr. Mark HYMAN, Heal your body with food – The School of Greatness Podcast Ep616: https://lewishowes.com/podcast/i-dr-mark-hyman-heal-your-body-with-food/
–
–
Virginie Olivia
Consultante en Nutrition & Fondatrice de Happy Kale